Des céramiques engagées

Manamu présente actuellement le travail d’une céramiste étonnante : Nathalie Reocreux, qui compose exclusivement à partir de ses récoltes dans la nature, en marge du circuit industriel. Entièrement modelés à la main, ses objets ont pour fil conducteur la découverte des éléments qui l’entourent. Une démarche engagée, sensible et intuitive.

Dédié à l’art sur la table et dans la maison, Manamu poursuit son exploration de la céramique contemporaine à travers les argiles sauvages, les minéraux bruts et les végétaux collectés dans la nature. C’est à découvrir au 2e étage du 1 rue Roger Sabatier chaque vendredi et samedi de 10h à 13h puis de 16h à 19h (horaires d’été) ainsi que sur www.manamu.fr.

Une pratique raisonnée

Manamu travaille déjà avec plusieurs artisans d’art et artistes qui associent à leurs créations des collectes dans la nature. Avec Nathalie Reocreux, Manamu va plus loin : “Pas d’oxyde métallique ni d’oxyde colorant, on fait attention à ce qu’on utilise et on sait comment c’est préparé”, souligne la céramiste qui ne compose qu’à partir de ses trouvailles.

Dans le circuit industriel, les matières premières et les argiles sont stabilisées, ce qui permet de tendre vers le même résultat. Au contraire, lorsqu’elles sont sauvages, elles vont être influencées par la nature même du sol et se révéler de manière aléatoire. Un parcours guidé par l’expérimentation, chevillé au respect du vivant et aux échelles locales.

Un art in situ

“Le chemin est long pour arriver à produire des objets en céramique, d’autant plus long lorsqu’on choisit de recourir aux éléments qui nous entourent”, explique Muriel Teissier du Cros, fondatrice de Manamu. Chez Nathalie Reocreux, la création se joue bien avant le modelage : elle commence dès que la céramiste part en quête des éléments qui inspireront ses objets pour la table et la maison.

Argiles sauvages, minéraux naturels bruts et végétaux, Nathalie les identifie dans son environnement et à chacune de ses pérégrinations. Une fois récoltés par ses soins, terres et cailloux restent à piler au mortier, tamiser, mélanger, pour pouvoir expérimenter leur plasticité, puis leur passage par le feu. Les végétaux serviront à produire des cendres pour vibrer dans la matière. Ailleurs, quartz, hématite ou schiste de récolte teinteront subtilement le décor.

Une céramique intuitive

Au gré des collectes, l’expérimentation est devenue le modus vivendi de Nathalie, souligne Manamu. Ici, de petites tasses s’élèvent dans une terre brune ferrugineuse de la Loire, que la céramiste n’a filtrée que très légèrement pour laisser affleurer l’histoire. Elle l’a enrobée d’émaux associant kaolin et quartz qu’une couche d’argile calcaire vient subtilement relever.

Là, c’est la cendre de lavande qui s’exprime en teinte légèrement céladon. Ailleurs, une terre noire du château de Guédelon a donné naissance à une grande vasque entièrement modelée à la main. Elle est traversée en contraste par un émail au kaolin breton. Entre les mains de Nathalie, les terres se rencontrent et croisent leur temps millénaire. Des objets intuitifs, sauvages, qui célèbrent le vivant.

Manamu
1 rue Roger Sabatier, Saint-Hippolyte-du-Fort (2e étage)
Durant l’été, le showroom est ouvert chaque vendredi et samedi de 10h à 13h puis de 16h à 19h
Mais aussi 7 jours sur 7 sur simple demande à contact@manamu.fr
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